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Comment réagir face à une crise ?

​Parce que ça peut arriver à chacun d'entre nous d'assister à une crise, simple

témoin, proche, comment réagir, que faire...





La première chose à savoir est à quoi ressemble une crise. Elle peut être de plusieurs sortes, mais il y en a des plus spectaculaires, tonico-cloniques, et donc surtout celles dans la situation desquelles on peut être amenés à (vouloir) intervenir.


Dans ce cas, la personne perd le contrôle de son corps. Pour autant, elle ne tombe pas forcément dans l’inconscience, il existe des cas dans lesquels la personne est en partie consciente du monde qui l’entoure, et peut prévenir juste avant qu’une crise va arriver. Parfois, cela arrive sans prévenir, et la personne s’effondre, ce qui peut entraîner des blessures corporelles (coupures, chocs, saignements).

De plus, certains muscles se contractent et se relâchent sans qu’on puisse les contrôler. Ce qui signifie que la vessie peut se relâcher, que la personne peut saliver abondamment, par exemple. Elle peut aussi gémir, ou crier, ceci dépend des personnes.



Ces crises peuvent être impressionnantes, donc. Pourtant, prendre peur et s’enfuir, ou au contraire, réagir par la pitié ou la moquerie en restant, ne sont pas des attitudes qui font plaisir. Il ne faut pas oublier que la personne est très loin d’apprécier de faire des crises en public, très loin d’apprécier ce moment qui est très douloureux physiquement et mentalement, il ne faut pas se leurrer.





Que ce soit un ami, un proche, ou même une personne dans la rue, il est important de savoir comment s’y prendre pour aider efficacement la personne. C’est en tout cas ce que nous pensons. En effet, il y a un certain nombre de choses à faire, de choses à ne pas faire, quand une personne épileptique fait une crise.







Les choses à ne pas faire :


- Mettre un mouchoir, un morceau de tissu, ou quoi que ce soit dans sa bouche : en effet, si l’intention est louable, la personne risque de s’étouffer avec, car elle n’a pas perdu ses facultés musculaires, et ne risque donc pas au contraire d’avaler sa langue.


- Mettre des doigts dans sa bouche, au risque d’y perdre une phalange. De plus, forcer la mâchoire risque de provoquer sa fracture.


- Essayer de maîtriser la personne. En pleine crise, elle a des mouvements désordonnés, brusques, et surtout plus de force que la personne qui essaie de la maintenir. Ça ne servirait à rien et surtout, ça serait dangereux pour la personne qui essaie de la maintenir immobile.


- Transporter la personne.


- Essayer de la faire manger, boire, ou avaler des médicaments.


- S’agglutiner autour de la personne, en un grand nombre de personnes, et bien sûr, prendre des photos, des vidéos, rire… Et oui, cet exemple est précisé car il est fréquent. Il est souvent déjà assez humiliant de voir son corps lui faire défaut, particulièrement en public, alors reprendre conscience au milieu d’une foule n’est pas très agréable. Et ce d’autant plus que certaines personnes ne perdent pas complètement conscience pendant leurs crises comme nous l’avons dit plus haut et peuvent entendre voire voir ce qui se passe autour d’elles.


- Paniquer. C’est assez difficile de gérer son stress et sa panique, surtout quand c’est la première fois qu’on assiste à ce genre de situation, mais c’est très important. En effet, la personne est déjà assez perdue, et les ondes de panique que les personnes autour peuvent dégager sont déstabilisantes. De plus, c’est une situation souvent embarrassante, perturbante, et une présence  rassurante est fortement souhaitable.







Ce qu’il faut faire :


- Garder son calme, et savoir qu’une crise ne dure généralement pas plus de trois ou quatre minutes.


- Mettre la personne en PLS (position latérale de sécurité), ou demander à quelqu’un qui connaît cette position de le faire, tout doucement, et le plus confortablement possible.


- Protéger sa tête, afin d’éviter des/d’autres blessures.


- Vérifier qu’elle respire, notamment si la peau devient un peu bleutée, signe d’une cyanose. De plus, comme tous les muscles se contractent, cela concerne aussi la plèvre pulmonaire. Elle est agitée de spasmes, comprime les poumons et les relâche hors le fond des poumons est toujours tapissé d'un peu de mucus, comme des saletés qu'on ne peut pas virer soi-même. Cela peut entraîner des toux voire des vomissements.


- Noter l’heure exacte de début de crise, ainsi que sa durée. D’abord parce qu’une crise qui dure plus de cinq minutes est dangereuse pour la personne et qu’il faut appeler le SAMU (15), ainsi que si elle se répète en boucle. De plus, cela permettra à la personne épileptique d’analyser ensuite ses informations avec son médecin.


- Eloigner les curieux, qui peuvent gêner les mouvements pendant la crise, ou tout simplement gêner la personne à son réveil.


- Rester jusqu’à ce que la personne reprenne totalement conscience et récupère toutes ses facultés motrices. Cela peut prendre quelques minutes, il ne faut pas s’en inquiéter.







Ces conseils sont essentiellement d’un point de vue pratique, ils sont ceux que l’on donne très souvent, qu’on retrouve parfois sur plusieurs sites de médecine sur internet, quand on sait bien chercher.





Il est d’autres conseils, plus personnels, plus émotionnels. Il est des conseils qui concernent les proches des personnes épileptiques, ceux qui les connaissent, qui les côtoient. Parce que si ça n’est pas facile d’affronter le regard des inconnus, affronter celui des personnes auxquelles on tient est encore plus difficile.


Il est bien évident que voir un ami ou un membre de sa famille faire une crise peut choquer, bouleverser. Cependant, la personne en face de vous, qui vient de faire sa crise, est sans doute encore plus gênée, se demandant quelle sera votre réaction, si vous allez vous enfuir ou pas, la rejeter ou pas, la prendre en pitié ou pas. Et juste après une crise, après avoir été aussi chamboulée, cette personne a besoin d’être rassurée.


Elle a besoin de savoir que vous restez, que vous comprenez, que vous êtes là et que vous ne partez pas. Ça n’est pas une situation facile car on a souvent besoin de faire le point, de réfléchir aussi, mais quand on voit un proche aussi mal, cette attitude se retrouve sans doute instinctivement. Rassurer, trouver les mots pour exprimer ce qu’on ressent, demander comment va la personne, rester auprès d’elle, faire comme si de rien n’était ensuite et continuer ce qu’on faisait ensemble, ne pas laisser un silence gênant s’installer, un blanc se créer, ça peut paraître difficile, mais quand on ne pense qu’au bien de la personne, qu’à son moral, qu’à la rassurer, ça n’est pas si dur, ça se fait naturellement, presque instinctivement. Il ne faut juste pas oublier que la personne n’a pas changé entre temps, que c’est toujours celle qu’on a connue, celle qu’on connaît encore, celle qu’on apprécie. Comprendre que cette faiblesse ne doit pas être une honte à ses yeux, un sujet de pitié à ceux de son entourage, et que pour ça, elle a besoin qu’on la rassure sur ce point.





Ces conseils sont bien plus subjectifs, bien sûr, mais il nous semblait bien de rappeler l’importance de ces petits gestes, de quelques mots, qui peuvent changer le monde d’une personne.

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