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La normalité: code ou réalité ?

La normalité est un terme qui obstrue la vie de nombreuses personnes. Pas seulement les personnes épileptiques, ou leurs proches, cependant, il nous a semblé important d’en parler...



On considère souvent les personnes atteintes de maladies de ce type comme anormales. On considère leur famille comme très courageuse, ce que nous ne renions pas du tout, mais qui montre bien à quel point cette situation est vue comme inhabituelle et particulièrement peu enviable. On  considère même les amis des personnes épileptiques comme anormalement constitués, pour se lier d’amitié avec une personne aussi anormale et sans en éprouver aucune gêne.





Ce « on », c’est la société. Ce « on », ce sont les personnes qui ne sont pas dans cette situation, n’imaginent jamais l’être, et rencontrent peut-être pour la première fois des gens qui y sont. Les gens qui nous entourent. Les gens qui sont guidés par des codes tacites, des lois non écrites. Celles de la normalité.





Mais la normalité, c’est quoi ? Être normal, c’est quoi ? D’après le dictionnaire Larousse, il s’agit de l’état ou caractère de ce qui est conforme à la norme, à ce qui est considéré comme l'état normal.  Une norme est une règle, un principe,  un critère auquel se réfère tout jugement. A partir de cette règle, on se permet d’attribuer son opinion, son jugement. Or une règle est une prescription, de l'ordre de la pensée ou de l'action, qui s'impose à quelqu'un dans un cas donné.





Autrement dit, parce qu’un jour, une personne ou un groupe de personnes ont décidé que la règle était de ne pas être malade chroniquement, c’est devenu une norme. Puis, cela a défini la normalité. Et toutes les personnes qui y dérogeaient se sont vues octroyées l’adjectif d’anormales. Parce qu’un jour, quelques personnes en ont décidé ainsi.





Cependant, les règles ne sont-elles pas faites pour évoluer ? Les normes ne sont-elles pas faites pour être améliorées, fixées autrement, rendues plus conformes à la réalité ? Les êtres humains, doués de raison et de conscience ne sont-ils pas capables de voir que la normalité n’est qu’un mot, dont les aboutissants déchirent d’un coup de poignard des vies entières, pour une simple règle désuète ? À quoi cela sert-il de changer les législations, de se battre politiquement pour faire évoluer la société, si on ne sait pas faire changer les normes et les esprits ?





Nous prétendons ici qu’une norme est faite pour évoluer. Que l’anormalité dont les personnes épileptiques et leurs proches sont affublés n’est qu’un masque de la peur, un masque de l’inconnu. Et nous prétendons ici qu’en créant ce site, en donnant plus d’informations sur une maladie qui touche une part importante de la population mondiale, en permettant à des personnes de partager ces informations, nous pouvons changer les esprits.





Nous prétendons ici que la bonté humaine, qui est tant mise en valeur, que la solidarité, qui sous-tend chaque action nationale ou internationale contre une maladie ou une situation dégradante, peuvent aussi s’appliquer à l’épilepsie.





En acceptant cette qualification d’anormaux, nous encourageons cette ignorance envers l’épilepsie.
En acceptant cette qualification d’anormaux, nous nous satisfaisons de cette marginalisation.
En acceptant cette qualification d’anormaux, nous acceptons les remarques blessantes et les préjugés envers l’épilepsie.





Personne n’est normal. Personne n’est anormal non plus. Chaque personne est différente et il est inutile de refaire un cours de sciences naturelles pour expliquer que chaque embryon est unique et n’existera plus jamais. Si chacun est différent, pourquoi certains seraient normaux et d’autres pas ? Si chacun est différent, pourquoi cette caractéristique plus qu’une autre serait anormale ? Si chacun est différent, pourquoi avoir honte de sa différence ?





Il faudra bien sûr plus que ces quelques mots pour faire bouger les choses, mais cet article est un message destiné à tous ceux qui ont entendu le mot anormalité les désigner un jour. Pour leur montrer que non, les personnes épileptiques ne sont pas anormales. Elles ne sont pas des monstres. Elles n’ont pas à avoir honte de leur différence. Nous sommes tous différents, nous nous battons tous pour que les différences soient acceptées, pourquoi pas celle-ci ?

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