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Interrogatoire

 

 

C’est le premier pas. La première personne à être interrogée sera toujours le malade lui-même et ses proches si nécessité d’un complément d’information. Il est impératif de connaître le contexte de la crise : prise d’alcool, dette de sommeil (dans 90% des cas, c’est la première cause), prise de drogue ou autres stimulants (notamment les boissons énergisantes, le café, à moindre degré le thé), visionnage prolongé de la télévision ou exposition à des images stroboscopiques (notamment dans les jeux vidéo).

 

Evidemment certaines crises sont peu voire pas du tout systématisées et leur cause reste parfois un mystère.

 

 

 

 

Prise de la température

 

 

Un pic de fièvre trop important peut amener à des crises convulsives. La fièvre est un trouble de l’organisme à ne pas négliger car elle notifie toujours la présence d’une infection ou d’une bactérie pathogène (dangereuse pour l’organisme).

 

Une température normale se situe entre 36° et 37°. En-dessous, on parle d’hypothermie, ce qui peut causer de graves lésions cardiaques. Au-dessus, on parle d’hyperthermie, ce qui peut amener à des dommages cérébraux (notons qu’une température considérée comme dangereuse se situe au-delà de 41°).

 

 

 

 

Prise de la glycémie capillaire

 

 

C’est un examen que l’on effectue systématiquement en cas de première crise convulsive ou de crise ressemblant peu ou pas du tout à celles du malade en « temps normal ». La glycémie capillaire ou hémoglucotest (HGT) est une prise de sang s’effectuant sur le bout du doigt (exactement comme pour les diabétiques).  L’appareil utilisé est un autopiqueur de la forme d’un stylo et permet de lui-même la prise de sang et l’analyse.

 

Chez certaines personnes, une hypoglycémie (faible taux de sucre dans le sang) peut amener à des manifestations épileptiques. Cela ne signifie pas qu’elles sont épileptiques pour autant mais chaque crise est à traiter avec précaution et chaque crise se doit d’être soignée.

 

NB : une glycémie normale à jeun doit nécessairement être inférieure à 1,10g/L.

 

 

 

 

Bilan sanguin complet

 

 

 

Il s’agit d’une simple de prise de sang réalisée à jeun. La ponction se fait au creux du bras et ne dure que quelques secondes (quelques minutes tout au plus si vous avez la peau un peu dure). Les résultats sont généralement disponibles dans les 12 ou 24h.

 

On recherche cette fois un trouble métabolique quelconque ou une anoxie (manque d’oxygène dans le sang). Il s’agit d’un simple examen de contrôle pour le cas où la crise serait un effet secondaire d’une autre affection. Quoi qu’il en soit, il est toujours bon de réaliser un bilan sanguin.

 

 

 

 

Scanner cérébral

 

 

Bien que cet examen ait tendance à être remplacé par l’IRM, il s’agit du contrôle d’urgence. Une injection de produit de contraste iodé sera réalisée au creux du bras (on demande alors au patient d’être à jeun une à trois heures avant l’examen). En cas d’allergie à l’iode, une prémédication est toujours possible.

 

Le scanner permet de détecter des signes d’AVC, un hématome cérébral ou encore un processus tumoral. Dans ces trois cas, une IRM complémentaire sera très probablement réalisée.

 

Le scanner n’est pas un tunnel fermé ! Vous êtes allongé sur le dos sur une table d’examen au-dessus de laquelle passe un anneau. C’est par contre un examen irradiant car utilisant les radiations mais la dose infligée n’est pas dangereuse pour l’organisme. Elle équivaut à trois heures d’avion.

 

L’examen dure entre dix et quinze minutes (en fonction des coupes décidées par le médecin) et ne provoque aucun trouble secondaire. L’injection par contre peut induire des nausées (voire des vomissements), des réactions cutanées ou très rarement un œdème de Quincke. Notons que l’équipe de radiologie est toujours munie de matériel permettant de contrer immédiatement ce genre d’effets.

 

L’injection d’iode est un peu invasive, si vous êtes diabétique ou asthmatique ou si vous avez des allergies connues, mieux vaut en aviser le médecin.

 

 

 

 

Electroencéphalogramme

 

 

L’électroencéphalogramme (EEG) est l’examen de référence. Ce n’est pas douloureux. Le but est d’enregistrer les courants électriques générés par les neurones. Pour ce faire, un casque muni d’électrodes vous est appliqué sur le crâne. En aucun cas ces électrodes ne vous sont implantées dans le cerveau, rassurez-vous.

 

Après mise en place du casque, vous êtes assis dans un fauteuil (plus ou moins confortable en fonction des centres). Dans un premier temps, le but est de limiter toute source susceptible d’interférer dans les résultats. Il vous sera demandé à plusieurs reprises d’ouvrir et de fermer les yeux ou d’inspirer profondément (technique appelée « d’hyperpnée » permettant de déceler parfois certains foyers anormaux).

 

On stimule ensuite le cerveau grâce à une source de lumière. Cela permet de déterminer les épilepsies dites photosensibles (réactives à la lumière). L’examen peut déclencher une crise, l’équipe médicale est toujours auprès de vous et est parfaitement apte à vous prendre en charge.

 

L’EEG est l’examen le plus important, il est celui qui fournira à votre neurologue le plus d’informations.

 

 

 

 

Ponction lombaire

 

 

Cet examen n’est pas un examen de référence. Mais en cas de syndrome inflammatoire (d’où l’intérêt du bilan sanguin complet), elle peut être effectuée afin de déterminer l’origine, la cause et la nature de l’infection qui provoque les crises.

 

La ponction lombaire est particulièrement désagréable et certaines personnes diront même douloureuse. Il s’agit de récolter une infime partie de liquide céphalo-rachidien qui parcourt le cerveau et la moelle épinière. Pour ce faire, après une anesthésie locale, une aiguille de 20G (approximativement 0,70mm) est insérée entre deux vertèbres. Il est important de ne pas bouger.

 

La prise ne dure que quelques minutes et peut engendrer une légère douleur au point de ponction ainsi que la sensation de « flottement » du cerveau. Ces effets s’estompent très rapidement.

 

 

 

 

Sous-dosage des traitements anti-épileptiques

 

 

Pour les personnes traitées pour épilepsie, il est parfois (souvent) nécessaire de revoir les dosages des traitements anti-épileptiques. En cas de mauvais dosage (trop ou trop peu), une remise à niveau peut être nécessaire.

 

A savoir qu’on n’arrête jamais brutalement un traitement. Il vaut mieux diminuer progressivement la dose et intégrer peu à peu le nouveau traitement, quitte à les faire se chevaucher quelques temps.

 

 

 

 

Scanner thoraco-abdomino-pelvien et/ou uro-scanner

 

 

Dans le cadre du suivi des personnes épileptiques, cet examen peut-être recommandé afin de contrôler l’impact des médicaments sur l’organisme. Il faut savoir que les traitements anti-épileptiques sont très souvent agressifs et plusieurs sont réputés pour provoquer des lésions hépatiques ou des lithiases urinaires (caillots appelés également calculs).

 

L’examen est exactement le même que pour le scanner cérébral avec injection également. Dans le cas de l’uro-scanner (ou scanner des voies urinaires), il peut également être injecté une ampoule de Lasilix ou autre produit similaire permettant la stimulation de sécrétion des glandes. Ces injections ne sont pas nocives (voire partie sur le scanner cérébral) sauf en cas d’insuffisance rénale, auquel cas l’examen sera pratiqué sans.

 

Il est préférable, après tout examen ayant nécessité une injection de produit iodé, de beaucoup boire dans les 24h suivantes (de préférence de l’eau Hépar ou de Vichy).

 

 

 

Echographie

 

 

En cas de doute sur une lésion du foie, on peut réaliser une échographie hépatique (dont les résultats peuvent ou non être confirmés ou infirmés par une IRM). Cet examen n’utilise pas de radiations mais des ondes sonores parfaitement inoffensives. Il nécessite l’application d’un gel hydrosoluble sur l’abdomen et le passage d’une sonde.

 

De même, les crises convulsives étant susceptibles de fatiguer le cœur, une échographie cardiaque peut être réalisée afin de vérifier son fonctionnement.

 

 

 

 

IRM cérébrale

 

 

Il s’agit normalement de l’examen de contrôle d’une lésion cérébrale ou de dépistage d’une éventuelle lésion (ou processus tumoral). Mais depuis quelques années, l’IRM cérébrale à tendance à remplacer le scanner car plus précise.

 

L’IRM n’utilise pas de radiations mais un champ électromagnétique (semblable, à plus forte puissance évidemment, à celui des petits aimants que nous collons sur nos réfrigérateurs). Une injection dans le bras de Gadolinium est nécessaire. Ce produit ne déclenche pas ou très peu d’allergie (à raison d’1%).

 

L’IRM permet de visualiser les lésions cérébrales éventuelles mais ne permet pas de voir les foyers épileptoïdes (seul l’EEG en est capable). Ainsi, la plupart des examens réalisés sont strictement normaux (voici donc la confirmation que l’épilepsie n’est pas une maladie altérant la structure cérébrale).

 

 

 

 

Scintigraphie cérébrale

 

 

C’est un examen hautement radioactif mais non dangereux (à condition évidemment de ne pas en faire tous les jours). Un isotope radioactif est injecté par voie veineuse et permet la visualisation « en temps réel » de l’activité cérébrale. Une mauvaise fixation du flux dans une zone particulière peut laisser penser qu’il s’agit d’un foyer épileptoïde. Ces données sont à confronter, dans tous les cas, à celles de l’EEG.

 

C’est malheureusement un examen peu accessible et très coûteux.

 

Attention, il est recommandé, après une scintigraphie de ne pas approcher enfants en bas âges et nouveau-nés durant 24 à 48 heures.

 

 

Les examens

 

Une crise d’allure épileptique n’est jamais normale, surtout lorsque c’est la première fois. Votre médecin demandera systématique un ou plusieurs examens afin de mieux déterminer la nature de votre mal. Les examens décrits et référencés ci-dessous ne le sont qu’à titre informatif. Votre médecin est le mieux placé pour savoir ce qu’il doit vous prescrire.

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